Un programme passionnant qui explore le classicisme viennois dans l'une de ses expressions les plus dramatiques et révolutionnaires, en confrontant la figure de Ludwig van Beethoven à celle, moins connue mais tout aussi fascinante, du compositeur originaire de Neuchâtel Edouard Du Puy. Cette rencontre musicale retrace le passage de la grâce du XVIIIe siècle à l'élan héroïque du début du XIXe siècle, dans un parcours qui trouve dans le pianisme expressif d'Olga Scheps et dans la direction de Lena-Lisa Wüstendörfer des interprètes idéaux.

Le concert s'ouvre avec l'Ouverture de Ungdom og Galskap (Jeunesse et folie) d'Édouard Du Puy, compositeur suédois originaire de Neuchâtel, aujourd'hui rarement joué. Brillante et légère, son ouverture offre des contrastes dynamiques et des jeux orchestraux raffinés, s'inscrivant dans le climat de transition vers les innovations beethovéniennes. Vient ensuite le Concerto pour piano n° 3 de Beethoven, une œuvre caractérisée par un dialogue intense entre le soliste et l'orchestre. Olga Scheps, avec sa sensibilité et son intensité, restitue toute la puissance et le lyrisme de cette partition. Le concert culmine avec l'emblématique Symphonie n° 5 de Beethoven, symbole de la lutte contre le destin : sous la baguette de Lena-Lisa Wüstendörfer, le Swiss Orchestra aborde cette œuvre monumentale avec une approche qui allie rigueur philologique et force émotionnelle. Un programme qui raconte le passage d'une époque d'équilibre formel à une vision musicale où le conflit et la transformation deviennent les principes constitutifs du discours symphonique.